Qui étaient les deux modèles féminins de l'un des plus célèbres tableaux d'Edouard Manet, Olympia ? Gaëlle Bourge sonde la mise en scène non seulement de la figure centrale blanche mais également de la femme noire qui lui tend des fleurs, dont on ne connaît que le prénom : Laure.
Réalisateur | Claire Ananos |
Acteurs | Gaëlle Bourges (chorégraphe), Carisa Bledsoe (comédienne), Helen Heraud (comédienne), Noémie Makota (comédienne), Julie Vuoso (comédienne) |
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2021 | 1h10min | HD | Spectacle vivant
Une femme dévêtue et blanche, allongée sur son lit. Une autre debout, noire, apportant un bouquet de fleurs. Édouard Manet peint son Olympia en 1863. Et provoque un scandale avec un tableau qui fait aujourd’hui encore partie d’un ensemble « d’images marquantes qui construisent notre rapport au monde », selon Gaëlle Bourges qui interroge ici un siècle et demi de perception collective.
Sur scène, quatre performeuses recréent Olympia, et d’autres tableaux, contemporains et critiques, qui lui répondent. En livrant les vrais prénoms des deux modèles, Victorine pour la femme allongée, et Laure pour la femme aux bouquets, le spectacle déjoue leur disparition et propose une légère inflexion du prénom de Laure en LAURA : une manière de créer une nouvelle image, en signalant que Laure a… le droit d’exister !
"Chacun de mes spectacles part de l’observation d’une œuvre d’art. Dans l’Olympia de Manet, je voyais bien qu’il y avait deux modèles féminins. Au début, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi il avait fait tant scandale à l’époque car aujourd’hui c’est un joli tableau accroché au Musée d’Orsay. Quand j’ai appris qu’il avait fait scandale car le personnage allongé était perçu comme travailleuse du sexe et qu’à l’époque les femmes nues représentaient plutôt des déesses, cela m’a fait rire. De même que Denise Murrell, historienne de l’art africaine américaine, explique qu’elle avait été choquée qu’on ne fasse aucun commentaire dans ses cours d’histoire de l’art de cette femme noire, qui est sur le même plan que la femme blanche, elle étant habillée et tenant un bouquet de fleurs. Il y a la question très vive de la relégation vers l'oubli de cette personne noire qui s’appelait Laure et qui a vraiment existé." Gaëlle Bourges, chorégraphe
La presse en parle
"Si le regard est l’éclairage, la chorégraphe de la nudité peut alors se payer le luxe de rhabiller ses modèles des somptueux tissus battus en neige par Manet, afin de donner à voir l’Olympia comme un show transformiste pour petits et grands." ART PRESSE
"Qu'est ce qu'elle l'imite bien cette voix neutre (...) à pirater l'exercice, glissant dans l'audioguide, par petites touches impressionnistes, et avec la même placidité qu'une lecture de cartel de musée, d'amusants commentaires subjectifs et d'instructives considérations sur le stattut des putes, des lesbiennes, des modèles et des femmes peintres du XIXe siècle, sur la condition des mêmes aujourd'hui." LIBÉRATION
"Avec ses quatre performeuses, elles construisent et déconstruisent sur scène plusieurs tableaux de maîtres. Un spectacle qui explore notre rapport à l’art et aux représentations du corps – et singulièrement du corps noir - dans l’art, telles qu’elles ont été construites par l’iconographie occidentale." RFI
" En passant par la beauté d’une scène, la puissance de vie des regards des interprètes, ou l’absurdité des situations décrites dans un récit au langage très direct et actuel, elle agit sur nos perceptions... comme sur nos consciences pour mieux interroger le temps présent et ce qui est à l’œuvre aujourd’hui. Gaëlle Bourges n’a pas peur de la frontalité – dans tous les sens du terme –, ni de rester collée à son sujet. Une obstination contagieuse qui nous fait dire aussi : oui, nous sommes toutes des « Laura »." LA TERRASSE
" Gaëlle Bourge réhabilite L'Olympia" THÉÂTRALE MAGAZINE
+d'infos
Tout public dès 9 ans
Pièce créée le 6 octobre 2021 au festival C’est comme ça ! de L’échangeur – CDCN Hauts-de-France
Production association Os
2021 | 1h10min | HD | Spectacle vivant
Une femme dévêtue et blanche, allongée sur son lit. Une autre debout, noire, apportant un bouquet de fleurs. Édouard Manet peint son Olympia en 1863. Et provoque un scandale avec un tableau qui fait aujourd’hui encore partie d’un ensemble « d’images marquantes qui construisent notre rapport au monde », selon Gaëlle Bourges qui interroge ici un siècle et demi de perception collective.
Sur scène, quatre performeuses recréent Olympia, et d’autres tableaux, contemporains et critiques, qui lui répondent. En livrant les vrais prénoms des deux modèles, Victorine pour la femme allongée, et Laure pour la femme aux bouquets, le spectacle déjoue leur disparition et propose une légère inflexion du prénom de Laure en LAURA : une manière de créer une nouvelle image, en signalant que Laure a… le droit d’exister !
"Chacun de mes spectacles part de l’observation d’une œuvre d’art. Dans l’Olympia de Manet, je voyais bien qu’il y avait deux modèles féminins. Au début, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi il avait fait tant scandale à l’époque car aujourd’hui c’est un joli tableau accroché au Musée d’Orsay. Quand j’ai appris qu’il avait fait scandale car le personnage allongé était perçu comme travailleuse du sexe et qu’à l’époque les femmes nues représentaient plutôt des déesses, cela m’a fait rire. De même que Denise Murrell, historienne de l’art africaine américaine, explique qu’elle avait été choquée qu’on ne fasse aucun commentaire dans ses cours d’histoire de l’art de cette femme noire, qui est sur le même plan que la femme blanche, elle étant habillée et tenant un bouquet de fleurs. Il y a la question très vive de la relégation vers l'oubli de cette personne noire qui s’appelait Laure et qui a vraiment existé." Gaëlle Bourges, chorégraphe
La presse en parle
"Si le regard est l’éclairage, la chorégraphe de la nudité peut alors se payer le luxe de rhabiller ses modèles des somptueux tissus battus en neige par Manet, afin de donner à voir l’Olympia comme un show transformiste pour petits et grands." ART PRESSE
"Qu'est ce qu'elle l'imite bien cette voix neutre (...) à pirater l'exercice, glissant dans l'audioguide, par petites touches impressionnistes, et avec la même placidité qu'une lecture de cartel de musée, d'amusants commentaires subjectifs et d'instructives considérations sur le stattut des putes, des lesbiennes, des modèles et des femmes peintres du XIXe siècle, sur la condition des mêmes aujourd'hui." LIBÉRATION
"Avec ses quatre performeuses, elles construisent et déconstruisent sur scène plusieurs tableaux de maîtres. Un spectacle qui explore notre rapport à l’art et aux représentations du corps – et singulièrement du corps noir - dans l’art, telles qu’elles ont été construites par l’iconographie occidentale." RFI
" En passant par la beauté d’une scène, la puissance de vie des regards des interprètes, ou l’absurdité des situations décrites dans un récit au langage très direct et actuel, elle agit sur nos perceptions... comme sur nos consciences pour mieux interroger le temps présent et ce qui est à l’œuvre aujourd’hui. Gaëlle Bourges n’a pas peur de la frontalité – dans tous les sens du terme –, ni de rester collée à son sujet. Une obstination contagieuse qui nous fait dire aussi : oui, nous sommes toutes des « Laura »." LA TERRASSE
" Gaëlle Bourge réhabilite L'Olympia" THÉÂTRALE MAGAZINE
+d'infos
Tout public dès 9 ans
Pièce créée le 6 octobre 2021 au festival C’est comme ça ! de L’échangeur – CDCN Hauts-de-France
Production association Os
(La bande à) LAURA